12.9.07

Dossier de bébé

Hélas, ce cauchemar n'est pas encore finit. Ma naissance s'est produite a peu près de la façon dont je viens de vous la décrire. Je suis né dans une chambre du 4451 Chambord, sur le Plateau Mont‑Royal. C'était chez mon grand père (le père de ma mère) qui louait une chambre à mes parents. C'est vraiment le bon vieux Adrien Robert qui est venu aider ma mère. C'est lui qui a rempli mon "dossier de bébé". On peut encore y lire que je suis né le matin du 19 février 1964 à neuf heures et cinquante minutes, et que je pesais sept livres et demi.

José a toujours eu de la difficulté à répondre à une question aussi simple que: quelle est votre date de naissance? Encore aujourd’hui, il hésite avant de répondre. Est-ce le 18 ou le 19. À l'époque où il était encore un tout jeune homme, il utilisait les deux dates en même temps. Il était inscrit à l'école sur le 19 et sa carte d'assurance maladie utilisait cette même date; mais beaucoup d'autres papiers importants portaient le 18.
En réalité, il est né un mercredi matin, c'est à dire un 19 février. Son père est le grand responsable de toute cette confusion. En signant l'extrait de baptême, il s'est trompé d'un jour et a inscrit le 18. Sa mère dit que c’est parce qu’il a trouvé l’attente difficile et qu’il n’avait pas dormit de toute la nuit.
Alors, quand José a eu besoin de son baptistaire pour avoir un numéro d’assurance sociale (obligatoire pour travailler et surtout, pour payer de l’impôt), il a du utiliser 18 comme date officielle. Imaginez-vous la confusion quand il a demandé des prêts et bourses pour aller au CEGEP, son code permanent était lié au 19 (comme c’était sa mère qui l’avait inscrit à l’école) alors que son dossier d’impôt était au 18. Pour éviter la confusion, José a même trafiquer son extrait de baptême, avec du liquid paper et sa vieille dactylo. Il avait remarqué que les sœurs corrigeaient leurs erreurs comme ça sur les copies officielles. Il a même failli changer son deuxième prénom qu’il n’aimait pas beaucoup : Claïr (celui de son grand-père). Les originaux étant écrits à la mains, la bonne sœur avait crue lire Alain, à la place. Son honnêteté l’avait poussé à lui faire corriger l’erreur, même si en y repensant, ça avait été tentant de changer de prénom.
C’est juste vers 30 ans que José a décidé d’éliminer toute confusion en mettant tous ses documents importants sur le 18 (c’était plus simple que de refaire tous les registres légaux basés sur le baptistaire d’origine).
Malgré ses hésitations constantes, José ne s’en fait plus avec sa date de naissance, il a compris depuis longtemps qu’il pouvait en profiter. Qui peut se vanter d’être né deux jours de suite ? Qui d’autre a la chance de fêter son anniversaire deux fois par année ?




On voit bien la date sur ce petit dessin que sa mère a toujours conservé en souvenir de ses deux ans. José s’est toujours demandé si sa mère ne l'avait pas fait à sa place. Il l’aurait dessiné tout seul, et elle se serait contentée de repasser par dessus avec un crayon feutre pour mieux le conserver. De toute façon, il parait que le docteur qui venait soigner son père lui a dit de le conserver parce que José serait heureux de le voir plus tard. En revoyant ce dessin, il s’est dit souvent, malgré ses doutes, que dès son enfance, il avait une main d'artiste…

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